Optimiser la période d’études et de devoirs
Par Joanie Rivest, B.Éd. Orthopédagogue
Après une petite pause bien méritée, les routines sont à nouveau présentes pour accompagner petits et grands dans leurs apprentissages. Selon le niveau scolaire, la vision de l’école et celle de l’enseignant, les routines peuvent se vivre de différentes façons.
Les études et les devoirs à l’extérieur des heures de classe en font parfois partie. Les parents, principaux et précieux collaborateurs dans le développement de leur enfant, font de leur mieux pour orchestrer cette période qui peut parfois s’avérer tumultueuse.
Et si nous prenions un moment pour aborder le sujet ? Et si nous prenions un moment pour y réfléchir ?
ON Y ABORDERA :
- La planification
- L’environnement
- Les stratégies
- Les pauses
- La motivation
LA PLANIFICATION
Comme toute tâche à accomplir, les études et les devoirs ont avantage à être planifiés.
En effet, la planification favorisera le sentiment de contrôle sur la situation, ce qui est susceptible d’atténuer le stress ressenti. L’idéal est donc de s’y prendre à l’avance et de prévoir plusieurs séances. En effet, les notions doivent être répétées de nombreuses fois pour être gardées en mémoire, pouvoir les récupérer facilement et les manipuler.
Le temps à prévoir peut varier d’une personne à l’autre ou d’une discipline à l’autre.
Quelques idées de réflexion :
Bien sûr, mieux vaut prévoir plus de temps pour une discipline considérée plus ardue.
Quelles actions mon enfant prévoit-il faire durant sa période d’études et de devoirs ?
Quel est le temps estimé pour les réaliser ? Est-il réaliste ?
À quels moments la période d’études et de devoirs s’intègrerait-elle bien dans la vie familiale ?
À quels moments la concentration de mon enfant est-elle plus favorable ? Qu’en pense-t-il ?

L’ENVIRONNEMENT
Dans la cuisine, dans le salon, dans la chambre ou encore à la bibliothèque municipale ; nombreuses sont les possibilités pour se créer un espace de travail.
Certains endroit sont-ils plus favorables?
La question est pertinente à se poser car l’environnement peut influencer la concentration et par le fait même, l’efficacité de la période d’études et de devoirs.
Naturellement, l’attention vagabonde dans l’environnement et dans l’esprit. La durée de concentration est limitée (pour tout le monde)! Pour parvenir à accomplir son travail, l’enfant doit centrer son attention sur une tâche précise pendant un temps en y accordant plus d’importance et combattre les distractions. Plus les distractions potentielles sont présentes, plus il aura à déployer de l’énergie pour se centrer sur ce qu’il doit faire et à ne pas porter attention à certaines choses. De toute évidence, sa concentration sera affaiblie. Sa période d’études et de devoirs augmentera donc en temps et ses performances seront diminuées.
Quelques idées de réflexion :
Quel endroit est optimal pour soutenir la concentration de mon enfant ? Qu’en pense-t-il ?
Quelles sont les distractions potentielles à proximité ? Puis-je les réduire, voire les éliminer ?
LES STRATÉGIES
En classe, sur une base quotidienne, l’enfant est accompagné et soutenu par un pédagogue. Cette présence lui permet d’assimiler et consolider les apprentissages tout en suivant les consignes données.
Cependant, à l’extérieur de la classe, qu’en est-il vraiment ? Comment l’enfant apprend-il à apprendre ?
De nombreuses stratégies méritent d’être mises en lumière. La variété permet également d’aborder les notions de différentes façons, ce qui favorisera leur mémorisation. Tout bien réfléchi, gardez en tête que le but ultime est de comprendre!
Quelques suggestions :
Lire des textes complémentaires
Écouter des vidéos complémentaires
Créer des cartes mentales ("mind mapping")
Dessiner (prenez vos plus beaux crayons pour illustrer les notions à comprendre)
Construire des graphiques
Expliquer l’information à une autre personne

LES PAUSES
Et celle de votre enfant ? Est-elle réellement efficace ?
L’environnement n’est pas le seul à être susceptible d’influencer l’attention et la concentration. L’exigence et la nature de la tâche influent sur la quantité d’énergie requise pour maintenir la concentration. Autrement dit, certaines tâches épuisent davantage. Si petites soient-elles, s’accorder des pauses pour se ressourcer et renouveler l’énergie peut donc s’avérer essentiel.
L’enfant sera davantage en mesure d’éviter les diverses distractions ; il apprendra donc plus efficacement. Dans le cas où l’énergie diminue rapidement, des pauses plus fréquentes sont de mises.
Dites-vous que l’attention est un prérequis à l’apprentissage. Elle permet de recevoir les informations, de les intégrer puis de les appliquer. À dire vrai, les pauses sont nécessaires pour optimiser le rendement. C’est pourquoi il est important de considérer une pause comme un temps pour apaiser le cerveau!
Quelques suggestions pour prendre des pauses :
S’étirer
Sortir à l’extérieur pour marcher quelques minutes
Discuter avec une personne
Faire des exercices de respiration
Manger une collation
L’attention est un prérequis à l’apprentissage
LA MOTIVATION
Considérée comme étant une des clés de la réussite, la motivation est ce qui incite une personne à agir vers un but précis. Celle-ci fluctue d’une personne à l’autre et d’un contexte à l’autre. Grâce à elle, il est possible de rester davantage concentré et de persévérer malgré les difficultés rencontrées. Vous comprendrez donc qu’elle a de grands pouvoirs !
La motivation scolaire dépend des perceptions de l’apprenant. Cela va sans dire, la perception de la valeur de l’activité, la perception de sa compétence et la perception de sa contrôlabilité influent.

Bien que l’autodiscipline se développe avec l’âge, il faut l’admettre, il s’agit tout de même d’un défi constant. Véritablement, lorsque l’humain a le choix, il aura tendance à se précipiter vers une activité plaisante plutôt qu’une activité qui nécessite des efforts. Rappelez-vous qu’un objectif stimule les efforts, aide à se canaliser, encourage la persévérance et favorise la recherche de stratégies.
Quelques idées de réflexion :
Quelle valeur mon enfant accorde-t-il à cette activité ?
Est-ce que mon enfant se sent capable de réaliser l’activité proposée ? Quel soutien puis-je lui offrir ?

Quelques suggestions :
Se fixer un objectif et des moyens pour l’atteindre
Commencer la tâche à accomplir (le premier pas demande plus d’efforts)
Établir des liens entre les apprentissages et le quotidien
Se rappeler que les erreurs font partie du processus d’apprentissage
Explorer ses intérêts
Réfléchir au soutien possible au niveau de ses apprentissages (l’enseignant, le service d’accompagnement Allôprof, le tuteur, l’orthopédagogue)
Consulter un professionnel au besoin
Enfin, considérant les facteurs susceptibles d’avoir une incidence sur la période d’études et de devoirs, il importe d’ouvrir la discussion avec votre enfant.
Et donc, quels seront vos sujets de discussion?
Restez à l’affut de l’atelier de groupe « étudier avec efficacité » qui s’offrira au printemps!
RÉFÉRENCES
Escudier, F. et Debas, K. (2020). Savoir apprendre pour réussir. Éditions du Renouveau Pédagogique Inc.
Gagné, P-P., Leblanc, N. et Rousseau, A. (2009). Apprendre… une question de stratégies, Chenelière Éducation.
Viau, R. (2009). La motivation à apprendre en milieu scolaire. Éditions du Renouveau Pédagogique Inc.